Le séminaire iPAC du 13 septembre 2012 aura lieu dans l'Amphi du LORIA (Nancy) à 13h30.

Orateur: Giuseppe LONGO, DR CNRS, ENS Paris.

Titre : Symétrie et brisures de symétrie, de la physique à la biologie.

Résumé : Dans son article sur la morphogénèse, Turing porte une grande attention aux brisures de symétries dans les dynamiques continues pour la biologie auxquelles il s'intéresse. De fait, les symétrie jouent un rôle majeur en physique, en particulier depuis les travaux de E. Noether et H. Weyl de la première moitié du siècle dernier. Nous rappellerons rapidement leur pertinence puis introduirons nos travaux actuels sur l'analyse théorique de la biologie.
Dans cette discipline, les symétries jouent un rôle radicalement différent. En particulier, les dynamiques des organismes biologiques, dans leur différents niveaux d'organisation, ne sont pas seulement des "processus" mais des transitions critiques permanentes ("étendues", dans notre terminologie), et donc des changement de symétries. A l'intérieur des limites d'une stabilité structurale relative (aussi appelé "intervales de viabilité"), la viabilité est au coeur de ces transitions. Dans ce cadre, nous discutons la notion originale de "capacitation" ("enablement") et restreignons les analyses aux cas differentiels (une différence qui cause une différence). Les mutations, ou d'autres différences causales, vont nous permettre de souligner que des "principes non conservatifs" sont au coeur de l'évolution, contrastant ainsi avec les dynamiques physiques qui s'appuient largement sur des principes de conservations comme les symétries. Puis, nous nous arrêterons un peu sur l'imprédictabilité intrinsèque de l'espace des phases biologique propre dans l'évolution, c'est-à-dire l'espace des phénotypes.